VIVA BOLIVIA !

Roberto, Paula, Maurizio : l'équipe de RUTA 4
Fernando : le mécanicien inspiré !

Ça y est ! Grâce à Roberto et son allié Fernando, notre Rossinante a retrouvé une nouvelle jeunesse !
Jolly Jumper piaffe donc d'impatience au parking, prêt pour les dernières chevauchées de notre périple américain. On est tout fiers de notre fidèle destrier.
Nous qui avons, pour la première fois du voyage, pris un peu d'aspirine ces deux derniers jours, étions loin de comprendre que nous souffrions, en osmose, du même mal que notre monture.
Vous allez comprendre.
Après les premiers maux évidents, valve EGR explosée, régulation électronique de l'accélération (en fonction des gaz d'échappement) fondue, et le remplacement de ces pièces (valve d'occasion artistiquement adaptée et circuit transistorisé (par grande chance) neuf, le moteur refusait toujours la montée en puissance.
Comme s'il y avait une prise d'air anormale dans le circuit.
Roberto en était au point de penser que la Centrale électronique de la voiture était hors d'usage.
Moment angoissant.
Patricia était déjà en train de faire le deuil de notre escapade motorisée. De notre Liberté automotrice.
Je broyais de mon côté des idées couleur cambouis et calamine.
Nous toussions de concert, nos gorges imitant le bruit rauque de notre moteur bridé.

Après avoir redémonté (et remonté) deux fois tous les tuyaux et pièces reliant la valve et le calculateur à l'arrivée d'air du moteur, Fernando s'aperçoit qu'en ôtant un des tuyaux, l'échappement pulse un peu d'eau.
Du coup, il pense à notre passage dans l'eau du Pantanal. Il déconnecte l'échappement et le moteur, aussi sec (c'est le cas de le dire...) redonne tout son souffle, toute sa puissance !

Notre rhume passe.

Solution.
Quand la voiture a calé au milieu de la mare, l'eau a eu tout le temps d'entrer (pas de poussée d'air d'échappement pour l'en empêcher), via le tuyau d'échappement, dans le catalyseur.
Ledit catalyseur, soit dit en passant, étant bien encrassé par le temps et l'accumulation d'essences de mauvaise qualité (imaginez une passoire encrassée).
Au redémarrage (merci d'être repartie) la voiture avait reçu une dose de boue supplémentaire dans ce filtre, obturant quasiment cette "passoire". Et les gaz d'échappement, bloqués, ont dû trouver une autre... échappatoire.
Ils ont donc pris le sens inverse. Détruisant, au passage, pour s'en sortir, la valve EGR. Éjectant en même temps le système électronique qui y était fixé.

Me suis-je bien fait comprendre ?

Bref, plutôt que de remplacer le catalyseur, Roberto nous a fait promettre de planter deux arbres à notre retour en France. Et nous avons un "pare-flammes" à la place de ladite pièce...
En harmonie avec la réalité du parc automobile de l'Amérique Latine.

Avant toutes ces épreuves, notre ami souhaitait également remplacer les bougies (77000 km au moins au compteur), qui se sont avérées être dans un triste état, et la pompe à essence, pour éviter tout risque de problème ultérieur.
Il nous a remis l'ancienne pompe qui fonctionne toujours, au cas où.

Bilan.
Avec une infime sonorité supplémentaire, notre Ford Escape a retrouvé toute sa vigueur.
On va peut-être, comme le Che l'avait fait pour sa moto, l'appeler la "Poderosa", la Vigoureuse !

Nous reprenons donc demain la route.
En sens inverse dans un premier temps, direction le Brésil.
Miranda puis Bonito.
Histoire de contempler une des eaux les plus claires du monde (et se réconcilier avec cet élément qui vient de nous causer tant de soucis).

Et puis...
Le principal.
Après toutes ces années. Avec tout l'Amour que nous avons pour cette Bolivie que nous avons découverte en l'an 2000.
Notre premier voyage lointain. Nos premières émotions au cœur de ce pays superlatif.
On se souvient de nos premiers pas en Amérique du Sud : à Santa Cruz.
C'était histoire, avec notre Merlin alors âgé de 3 ans, de pouvoir s'acclimater en douceur avant d'aller profiter des lumières de l'altiplano.
Et aujourd'hui, une Rencontre. Une amitié qui est née. Avec un de ces Hommes Citoyens du Monde qu'on aime tant.
Roberto et sa famille.
Un passionné de moto qui a accroché dans son bureau un dessin et une phrase du Petit Prince.**
Un bureau qui ressemble tant (où se niche le hasard ? Vous avez dit bizarre ?) à celui de Patricia dans "son" école...

On a le sentiment d'un petit miracle.
Et quand je mets la clé dans le démarreur aujourd'hui, j'ai encore plus conscience de toute cette chaîne d'amitié qui s'est constituée au cours de ce voyage.
Cap & Patti.
Roberto & Gabriella.
Et tous les autres.
Acteurs de cette route américaine.

PS :
Nous vous invitons à rire ensemble avec Laure et Ben qui nous ont accompagnés en Patagonie. Voir le Blog "L'Aristo et le Prolo" dans les Liens Amis !
Et avec Michèle et Philippe -et Couic-, une heureuse rencontre à San José de Chiquitos, sur leur Blog "Phil' et Mich' voyagent quel part".
26 juin